Alors que je m’apprête à terminer le dyptique « Pensaments », je commence à me projeter sur le ou les prochains tableaux. L’envie de poursuivre le travail sur les textures est toujours là, mais j’aimerais également revenir à quelque chose au moins en partie de plus figuratif.
Au détour d’une lecture, j’ai recroisé quelques phrases d’Aimé Césaire, l’écrivain (à la fois poète, dramaturge, essayiste et biographe) et homme politique martiniquais, fondateur avec Léopold Sédar-Senghor et Léon-Gontran Damas du mouvement littéraire de la négritude.
Etudiant à Paris, Césaire s’est lié d’amitié avec d’autres étudiants noirs (dont Senhor et Damas), découvrant ainsi une part refoulée de son identité, aliénée par la colonisation. Bien décidé à se la réapproprier et à la promouvoir, en réaction à la politique d’assimilation menée par la France dans ses colonies, il a fondé en 1934 le journal l’Etudiant Noir, dans lequel apparaitra le terme de négritude.
Au delà d’une prise de position anti-colonialiste et anti-raciste, il s’agit d’un élan humaniste en direction de tous les opprimés.
Ma rencontre avec Césaire s’est faite en classe de première par un extrait d’Une saison au Congo (Acte I, scène 6). J’avais été saisi par la puissance de ses mots, par la musicalité de sa poésie. Merci à Michel Lambert, mon professeur de lettres de l’époque de m’avoir fait découvrir son œuvre et entamer cette réflexion plus que jamais d’actualité dans ma vie personnelle comme dans la société.